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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 12:05

Bilan moral , pour l'AG du lundi 14 janvier 2013 :

 

L'année 2012 fut une année en demi-teinte: les 6 premiers mois, période électorale pendant laquelle à la crise s'ajoutait une angoisse grandissante qui atteignait toute la population , comme si tout était suspendu!

 

Puis les élections passées, certains espoirs renaissaient.

Les féministes se mobilisaient pour réclamer, suite à un vide juridique, une nouvelle loi sur le harcèlement moral et sexuel, loi qui sera adoptée le 6 aout 2012.

La crise économique que nous traversons est malheureusement synonyme de régression sociale, culturelle et économique, d'augmentation de la précarité et de la pauvreté , de recul des acquis sociaux et parfois des droits. Et les femmes sont les premières touchées.

Najat Vallaud- Belkacem, nommée ministre aux droits des femmes ( ministère disparu depuis plus de 20 ans), a très vite fait des propositions intéressantes:

– études d'impact systématique des projets de loi sur l'égalité F/H

– la nomination de hauts fonctionnaires à l'égalité des droits , 1F+1H dans chaque ministère

– la mobilisation de l'ensemble des actrices et des acteurs de l'égalité:

 

associations, collectivités locales, partenaires sociaux...C'est ainsi que Femmes solidaires fut parmi les associations féministes qui ont été entendues et qui ont travaillé avec le ministère aux droits des femmes .

« Notre objectif est d'ouvrir la 3 ème génération des droits des femmes : celle des droits réels » annonce t-elle.

 

Qu'en est il dans les faits?

 

6 aout : publication de la loi relative au harcèlement sexuel, qui fut suivie de 2

circulaires le 12 novembre:

- une circulaire qui met l'accent sur la prévention des risques liés au harcèlement sexuel et moral, notamment par l'affichage des dispositions du code du travail et du

code pénal sur le harcèlement sexuel et moral.

L'employeur doit informer, former et repérer.

– une circulaire pour l'enseignement supérieur

 

le 26 septembre: lancement des ABCD de l'égalité

Avec Vincent Peillon, ils ont annoncé leur volonté de faire de l'égalité un des axes de la refondation de l'école.

La ministre a visité la crèche départementale Bourdarias à St Ouen ( là où j'avais écrit cette année pour demander de la visiter; le courrier est resté sans réponse)

Le projet de cette crèche est de rendre visible la façon dont notre société construit dès le plus jeune âge des rôles différents pour les filles et les garçons.

En effet nous ne pourrons réaliser l'égalité salariale, lutter contre le sexisme et

contre les violences si nous ne posons pas la question de l'éducation et de la construction des stéréotypes.

La ministre a confié à Brigitte Grésy, une mission pour comprendre la façon dont se construisent les stéréotypes , avant même l'arrivée à l'école.

En juillet: la conférence sociale, et en novembre la conférence sur le temps partiel.

La ministre s'est engagée à faire reculer le temps partiel contraint: une priorité pour lutter contre la précarité.

Les partenaires sociaux doivent faire des propositions début mars pour encadrer l'usage du temps partiel. Si aucun accord n'est trouvé, le gouvernement imposera des seuils horaires minimum.

Par ailleurs, pour répondre aux besoins des milliers de femmes seules avec enfants

vivant sous le seuil de pauvreté, le gouvernement prévoit d'augmenter le nombre

de places en crèches.

Le 19 décembre: nouveau décret sur l'égalité professionnelle ( qui précise plus

simplement et qui est plus contraignant que celui de 2010) qui vise à renforcer le dispositif de pénalité qui pèse sur les entreprises de plus de 50 salariés ne respectant pas leurs obligations en matière d'égalité professionnelle.

Le 31 octobre: plan d'action contre l'homophobie .

Et la ministre était dernièrement à l'ONU pour participer à une réunion contre

l'homophobie , et elle a évoqué son intention de faire avancer l'objectif d'une

dépénalisation universelle de l'homosexualité.

Et lorsque l'on voit , au sujet du « mariage pour tous » les propos homophobes et

réactionnaires, on voit bien qu'en France il y a encore beaucoup à faire ( alors que

certains pays européens comme l'Espagne, pourtant très catholique , a déjà accepté le mariage homosexuel )

Elle s'est engagée pour l'égalité des droits dans le sport et la culture en prévoyant de:

– renforcer les pouvoirs de régulation du CSA

– introduire des clauses pour une promotion de l'image des femmes

– la parité dans la composition des instances des fédérations sportives

– le suivi des conventions sur la promotion du sport féminin.

Dans le journal L'équipe, la ministre a salué le travail acharné de Femmes solidaires

avec sa pétition « Pas de filles, hors jeu », pour réclamer une plus grande médiatisation du sport féminin.

La ministre des sports, Valérie Fourneyron, veut « accroitre les obligations des

chaines publiques et privées en matière de retransmission d'épreuves sportives

féminines ».

C'est donc le succès de notre pétition.

Le CSA publiera le 22 janvier une étude sur la programmation du sport féminin à la

télévision, qui devrait servir de base à l'extension du décret aux compétitions féminines .

Le 20 novembre, à l'Assemblée nationale, la ministre rappelait » le refus des

violences ne doit pas être une posture. Il doit être un projet, une politique à part

entière. Le temps est venu d'un sursaut collectif contre ces crimes et ces délits, d'un engagement de toutes et de tous au coté des victimes de violences.

 

Le ministère aux droits des femmes a créé :

 

un annuaire des associations de lutte contre les violences ( dans lequel nous sommes mentionnées) un catalogue de formation, un outil inédit à destination des professionnels ( dans lequel nous sommes aussi , pour l'éducation non sexiste; sauf une grosse erreur de cout: 5000 € au lieu de 50 €).

Il est à noter que la Mission que veut créer le gouvernement n'est pas l'observatoire national des violences faites aux femmes , que nous réclamons!

L'inspection générale des affaires sociales a remis à la ministre aux droits des femmes son rapport sur les enjeux sanitaires de la prostitution .

Le 8 janvier a été installé le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes , pour animer les débats sur les grandes orientations de la politique de l'égalité : lutte contre les violences de genre, place des femmes dans les médias et diffusion de stéréotypes sexistes, égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités politiques , sociales et professionnelles, et enfin la dimension internationale de la lutte pour les droits des femmes .

Donc notre ministre aux droits des femmes affiche une ferme volonté de s'engager contre toutes les violences et les discriminations, et pour l'égalité.

Avec le remboursement à 100% de l'IVG, et la contraception gratuite pour les adolescentes , toutes ces thématiques répondent aux revendications de Femmes solidaires . Réjouissons nous d'être entendues, mais restons très vigilantes.

Des dispositifs sont créés, les intentions sont là , maintenant nous sommes impatientes de connaître l'aboutissement sur le terrain .

Même si ces thématiques sont abordées ouvertement , sans tabous, il reste à attendre des actions concrètes.

Car en période de crise économique et de chômage, il sera difficile de réaliser des mesures qui peuvent être couteuses.

Même si le gouvernement annonce ses objectifs visant l'égalité réelle entre les hommes et les femmes, nous, féministes, nous devons être encore davantage dans l'action pour veiller à ce que ces intentions soient suivies de moyens, pour veiller à l'application des lois et des décrets.

Il faut s'attendre à l'émergence de résistances, comme on peut le voir en ce moment avec le mariage pour tous .

 

Car nous le savons bien:

– les lois ne sont pas toujours appliquées

– le changement des mentalités se fera lentement et en dents de scie

– les résistances de la domination masculine seront importantes.

 

Nous, féministes, qui voulons une société égalitaire, sans domination, 2013 sera une année de mobilisations et d'actions pour veiller et réclamer:

 

– que les entreprises et l'enseignement supérieur informent, forment et repèrent

  situations de harcèlement

– que les partenaires sociaux se mobilisent sur l'égalité salariale et professionnelle

– que les partenaires sociaux de l'éducation nationale veillent aux moyens

apportés pour former les enseignants sur les stéréotypes de genre et sur l'égalité fille/ garçon

– que les collectivités locales créent des places en crèche, et apportent des solutions concrètes aux femmes victimes de violences.

Je vous ai beaucoup parlé de La ministre aux droits des femmes, sans savoir que

CLARA magazine allait lui consacrer un interview ( attention dans ce Clara des erreurs dans la mise en page).

Dans ce Clara Najat Vallaud-Belkacem dit en conclusion de l'article:

Être féministe, c'est prendre conscience qu'il existe encore aujourd'hui des inégalités fondamentales et intolérables entre les sexes et se battre sans relâche pour les faire reculer.

Cela implique d'interroger des représentations et des stéréotypes qui nous paraissent « naturels » alors qu'ils figent les inégalités entre les femmes et les hommes.

Le féminisme est une aventure enthousiasmante car elle a vocation à ouvrir le champ des possibles. Pour les femmes comme pour les hommes!

 

Je le répète:

 

Il est de notre responsabilité ( associations et individus) de veiller à ce que les déclarations d'intention du gouvernement et des textes de lois, passent à une pratique quotidienne de l'égalité.

A Femmes solidaires, et notamment dans le comité de la Somme, nous n'avons pas attendu et nous n'attendrons pas pour continuer à agir contre les violences faites

aux femmes et agir pour une éducation non sexiste dès le plus jeune age.

Cette année je suis intervenue dans presque tous les lycées d'Amiens, avec nos différentes expositions, pour essayer de déconstruire les stéréotypes qui leur imposent des rôles sociaux bien déterminés,et pour leur démontrer que ces stéréotypes sont à l'origine des violences sexistes.

Notre but est de provoquer une prise de conscience de ces représentations pour que les regards changent et que nous parvenions à ce « déconditionnement » .

Nous voulons que ces jeunes soient capables de comprendre, d'interroger, voire de critiquer le fonctionnement de la société et d'exercer leur libre arbitre.

Nous voulons que les femmes et les hommes aient le choix, aient tous les choix possibles.

L'éducation non sexiste et non violente doit être portée par une volonté politique ,

avec des moyens financiers et pédagogiques dédiés et inclure le respect de la laïcité et de la mixité.

Chaque lycée ayant sa particularité, j'ai toujours adapté mon intervention en

fonction de l'auditoire et des demandes de l'équipe éducative.

Mais dans tous les cas, les jeunes se sont montrés attentifs, intéressés et même très demandeurs de ces moments de réflexion libre.

Ces jeunes apprécient ces interventions pour comme ils disent » nous remettre les

idées en place » ou « réinterroger leur comportement amoureux » et « savoir comment agir si l'on est victime de violences ».

Les garçons sont beaucoup dans les préjugés .

Les filles se montrent plutôt fatalistes quand à la baisse des inégalités et des violences dont les femmes sont victimes. A chaque fois je ne manque pas de leur dire qu'elles doivent réagir et se mobiliser pour obtenir l'égalité .

Bref je pense que nous devons développer nos actions auprès des jeunes ,de l'école à l'université, mais aussi auprès des adultes qui auront à travailler auprès de

jeunes.

Cette jeunesse sera je l'espère la génération de l'égalité réelle. Et nous devons

être là pour les y aider.

Je n'ai pas parlé de l'international car notre solidarité avec les femmes du monde

entier sera largement développé lors de notre congrès.

Aussi ayons une pensée pour ces femmes en Inde, en Égypte, en Tunisie qui luttent

pour leurs droits,à la résistance des femmes au Pakistan, et ces 3 femmes kurdes assassinées à Paris .

Il est nécessaire que les droits fondamentaux , tels que l'égalité, le droit à vivre sans violence ni domination, à disposer de son corps et à vivre dignement , soient une réalité partout dans le monde.

Toutes les femmes doivent bénéficier des mêmes droits à travers le monde quels

que soient leur culture, leur origine, le pays où elles vivent ou leur religion, pour construire un monde plus égalitaire sans violences.

Pour conclure je tenais à vous remercier toutes et tous pour votre investissement dans l'association , qui peut prendre différentes formes , mais qui n'en sont pas moins toutes importantes.

 

Cela peut être:

 

– informer, sensibiliser son entourage sur les droits des femmes afin de contribuer à l'évolution des mentalités pour une société sans rapport de domination, libéré du système patriarcal.

 

– Apporter son expérience pour enrichir nos débats et nos actions

 

– participer aux différentes actions de l'association selon ses disponibilités

 

– participer financièrement ( adhésion, don, marrainage)

 

– être aux cotés des femmes, porter leur parole

L'important étant le nombre, car ensemble nous pouvons être une force de

persuasion, pour inverser les rapports de force, peser sur les débats et enjeux

locaux et nationaux.

En s'y mettant à plusieurs on peut changer la réalité.

C'est aussi la diversité de parcours et d'expériences qui crée la force de notre

comité.

Et cette diversité il faut la respecter.

Femmes solidaires encourage les femmes à s'engager en politique, dans les syndicats et autres postes à responsabilité, mais je tiens à rappeler que notre mouvement est sans étiquette .

D'où le respect que nous devons avoir les unes et les autres .

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Réalisations d'affiches PAR et POUR des collégiens
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entre les filles et les garçons

 

PROJET de FEMMES SOLIDAIRES , comité de la Somme

2017


1er Semestre :

 

 
Campagne « Si j'étais élue »

 

Questionnaire : à vos stylos, laissez nous un commentaire !

« Si j'étais élue, quelles seraient les
premières mesures que je prendrais ?"
 
Une action de proximité d'éducation populaire .
 A la rencontre des femmes pour recueillir leurs paroles au sujet :« Si j'étais élue, quelles seraient les
premières mesures que je prendrais ? « .
Des femmes de tous âges , de tous milieux sociaux, rurales et citadines NB : chaque femme doit mentionner : le prénom, l'âge , la profession .
 
La parole de ces femmes constitueront un programme qui sera présenté aux différents candidat-e-s aux élections
présidentielles et législatives.
Comme nous l'avions fait dans une campagne sur la précarité des femmes, nous envisagerons peut être de
réaliser un recueil avec ces paroles de femmes .
 
2ème semestre :
 
Journées du Matrimoines
 
 vendredi 29 / samedi 30 / dimanche 31 septembre 2017
 
Nos objectifs :
mettre en valeur l'histoire des femmes dans différents domaines , des femmes d'Amiens, des femmes samariennes, des femmes picardes et d'ailleurs .
Amener les femmes des quartiers prioritaires à participer à ces journées.
 
Pour 2017, nous avons retenu 3 axes : les femmes dans la littérature / les femmes dans l'histoire / les femmes
autour du textile .
 
Les femmes dans la littérature
Psence d'auteures dans les librairies + une vitrine consacrée à des productions de femmes .
 
Organisation d'une rencontre littéraire pour désigner des textes d'auteures que nous pourrions proposer pour
l'épreuve de français du bac .
 
Les femmes dans l'histoire
Lieu : à Camon
Parcours urbain autour des femmes résistantes et femmes déportées à Ravensbruck
Présentation de notre exposition « La force des femmes « 8 thématiques développées à partir des réalités
historiques du camp de Ravensbruck.
 
Noms de rues : Camon compte déjà des rues avec des noms de femmes ( rue Danielle Casanova/ Louise
Michel/ Marie Curie / rosa Luxemburg/ Émilie Debrie/ Lucie Aubrac . Spectacle, expo...
 
 
Les femmes autour du textile
 
Des ateliers de couture à l'histoire du travail des femmes dans les filatures, teintureries à Amiens et plus particulièrement dans
le quartier St Leu. Cf.Expos, ateliers...